Angélique D a écrit:
Ben c'est bien ce qu'on dit... Un 3N ou 4N ne peut pas avoir le même statut qu'un 2N botanique, et quand je parle de se stabiliser je ne parle pas de la plante elle-même, mais de sa lignée future, sur de nombreuses générations!
Ce qui pose d'ailleurs de nouveaux problèmes: j'ai lu le lien de papy (wikipedia, article sur la taxonomie), ils mentionnent "L'espèce se définit comme une communauté d'êtres vivants interféconds (ou interfertiles, capables de se reproduire entre eux), pouvant échanger du matériel génétique et produisant des descendants eux-mêmes féconds" critère auquel les 3N ne répondent pas... Qu'est-ce que ça vous inspire? Moi ça me laisse perplexe, difficile d'en tirer une conclusion satisfaisante.
C'est la définition de l'espèce biologique (sensu Mayr), une définition parmi des dizaines d'autres (comme l'espèce morphologique, évolutive, phylotgénétique...) et un sujet sur lequel on peut débattre encore pendant des années, si ce n'est des décennies.. et à ce titre si la définition biologique de l'espèce est facilement applicable aux animaux, elle trouve justement ses limites chez les plantes..
L'évolution naturelle de nombreuses plantes est réticulée, à savoir que vous avez in natura des hybrides a priori stériles (souvent à cause de problèmes de ségrégation de chromosomes à la méiose - car génomes parentaux non équilibrés) qui par polyploidisation fournissent des descendants fertiles et de nouvelles espèces... processus naturel et bien connu.. L'exemple de la Spartine démontre la potentialité de la formation d'une nouvelle espèce par allopolyploidisation (hybridation + polyploidisation)..
Pour nos variétés horticoles 2n et les lignées polyploides qui en découlent, on ne peut parler de spéciation (laissons la nature s'en occuper) mais de la sélection de lignées ou de variants.. on a affaire ici à de l'autopolyploidisation sélectionnée, voire controlée, voire provoquée (via la colchicine par exemple).
L'autopolyploidisation existe aussi in natura, vous avez par exemple la graminée Fromental (Arrhenatherum elatius) qui présente des populations diploides dans le sud de sa distribution et des populations tétraploides dans le nord. Les populations tétraploides semblent plus résistantes et peuvent ainsi remonter plus haut latitudinalement, voire coloniser des milieux ingrats comme les terrils. Pour le moment, comme nous sommes encore dans un cadre d'une dynamique en cours, que des flux de gèhnes existent encore entre les diverses populations, les deux sous-ensembles constituent toujours une seule et même espèce, la forme diploïde supposée ancestrale et la lignée tétraploïde du nord. Si avec le temps, les deux formes s'isolaient génétiquement totalement, nous serions alors dans un processus de spéciation et la lignée du nord pourrait devenir une espèce distincte.
Pour moi un
P. equestris 3n ou 4n, qui plus est maintenu et propagé dans un cadre horticole, reste un
P. equestris.