C'est ça 3n = stérilité
La ploïdie impaire génère des erreurs dès la formation des gamètes.
Car la
méiose génère des cellules avec la moitié (1/2) du génome nucléaire de sa source. LIRE DIVISION PAR 2
Comme la division d'un nombre impair par 2 ne génère pas de nombre entier ...(3/2=1,5).
Les gamètes des plantes de ploïdie impaire sont
statistiquement inviables, car présentant des anomalies de distribution de chromosomes entre autres problèmes plus chevelus.
Statistiquement ce n'est pas impossible, c'est juste très peu probable.
La manière de remonter ce problème et viabiliser cette affaire consiste à générer de la ploïdie paire à partir de d'une plante 3n.
Pour ce faire, on passe par une multiplication de tissus (clonage), suivi d'un traitement avec des anti-
mitotiques (colchicine, trifuraline, oryzaline...)
Mais là encore, pour les plantules sorties de notre traitement, il n´y a que les polyploïdes 4n (ultra minoritaires, sinon nuls) qui seront viables.
Les orchidées portent pas mal de chromosomes, allègrement au dessus de 2n=20. Alors vous comprendrez que la probabilité d'un heureux accident (gamète viable) décroît fortement avec l'augmentation du nombre de
chromosomes homologues Pour les plantes triploïdes vues en vente ici et là, elles sont issues de croisements entres deux ploïdies paires différentes, 2n et 4n.
2n et 4n => méiose => 1n et 2n, on les croise => 1n+2n=3n
Ces plantes peuvent présenter des qualités exceptionnelles. Cependant ça s'arrête là, car leur descendence (via reproduction sexuée) est compromise.
Par contre, elles ont deux avantages pour les producteurs : la stérilité assuré et la probabilité de fleurs au-dessus de la moyenne.
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Attention au pollen issu de fleurs trop jeunes.
Oui ! Vous avez deviné. Le pollen subit une maturation au cours de sa vie.
C'est donc prudent de le cueillir chez les fleurs mûres, celles qui dégagent déjà un parfum, quand il y en a un.
Dans tous les cas, surtout dans les cas des Phals. hybrides qui durent une éternité fleuris, il faut attendre que la fleur ait une semaine ou plus.
La fleur receveuse doit être mûre aussi.
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Une autre cause de non fécondation, est une basse affaire de longueur de
tubes polliniques.Ça ne concerne que les croisements entre deux plantes interfécondes, portant des colonnes de longueurs très différentes.
P. ex.
Sophronitis (colonne courte) et
Cattleya (colonne longue).
Un grain de pollen germe (dévéloppement du tube) comme une graine dans des conditions adéquates (présence de substances stigmatiques stimulatrices).
Le tube pollinique est un organe du pollen qui sert à franchir une distance jusqu'à l'ovule.
Dans le cas des orchidées, cette distance est fixée par la
colonne.
Comme la longueur maximale du tube pollinique est limité et souvent adaptée à ne franchir QUE la longueur de la colonne de sa propre espèce... (j'ai écrit LA LONGUEUR de la colonne de sa propre espèce et PAS la colonne de sa propre espèce)
Certains croisements sont inviables dans un sens et pas dans l'autre.
C'est pour cette raison que les
Sophronitis sont toujours les porteurs de graines dans les hybridations primaires avec
Cattleya.
Les tubes polliniques de
Sophronitis n'arriveront pas à franchir seuls la colonne d'un
Cattleya warnerii p.ex. Donc on a un avortement.
Lecture intéressante en français
Du pollen à l'ovule - ou le difficile parcours du tube pollinique##############
S'il n'y avait que ça...
Figurez-vous qu'un être vivant, une plante p. ex., n'a pas que du génome nucléaire décrit dans la littérature par notation: 2n=40 p.ex. Elle en possède aussi dans ses mitochondries et chloroplastes. Ce génome extra-nucléaire peut, dans certains cas, mal intéragir avec le génome nucléaire, provoquant des stérilités incompréhensibles.
J'entends dire de beaucoup de fanatiques de Paph. que leurs plantes sont stériles ou peu fertiles... Peut-être que...
Il existe des barrières naturelles post-croisement, dont la plus formidable est l'incompatibilité génétique DBM (
Bateson–Dobzhansky–Muller). Les incompatibilités DBM sont les plus grandes responsables de la stérilité des hybrides hors ploïdie impaire.
Mais elles permettent aussi de comprendre les mécanismes se cachant derrière la stérilité (ou bas taux de fécondité) des croisements d'individus d'une même espèce, issus de populations distinctes en début de
spéciation.
Si vous voulez lire
Studies on Hybrid Sterility. I. Spermatogenesis in pure and hybrid Drosophila pseudoobscuraThe evolutionary significance of ancient genome duplications