Salut,
Le sujet est intéressant et mérite d'être évoqué !
Une question :
- à quoi correspond la pente que tu matérialises entre l'extracteur et le filtre ? Cet espace est une chambre de pression appelée plenum et sert à casser le flux de l'intracteur de façon à ce qu'il revienne à angle droit (à l'horizontal donc) sur le filre, pour assurer une diffusion idéale du flux sur l'ensemble de la surface du filtre.
La pente que tu matérialises empêche le plenum de remplir sa fonction et va créer des zones ou le souffle sera plus faible, ce qui entraînera des turbulences dans la zone de travail (le but de la hotte étant d'avoir un flux "laminaire" justement" et non pas "turbulent") et donc une source de contamination potentielle
Deux remarques :
- je te refais la même qu'Etienne concernant le néon : UV ou pas UV, il est quand même mal placé. Dans l'idéal, ton haut de hotte est transparent et le néon ou l'éclairage est placé sur le dessus
- n'espère pas de bons résultats des filtres destinés aux purificateurs d'air, il ne s'agit pas d'être pro ou pas. Spores et bactéries se fichent de ce genre de détails. Mais j'ai peur que tu fasses une erreur stratégique : tu penses que la hotte est plus efficace que le bec bunsen.
La réalité materielle de la zone de stérilité du bec bunsen ne peut pas être remise en question. Elle est bien là.
En revanche, chaque geste que l'on fait à l'intérieur de cette zone perturbe celle-ci et ce sont ces perturbations, ces turbulences si tu préfères, qui mènent à la contamination de ton milieu de culture. Si tu ne maîtrises pas les gestes nécessaires aux manipulations dans une zone stérile, j'ai peur que la hotte ne t'apporte pas de satisfaction particulière.
D'autre part, ces gens dont tu parles ont-il fait l'analyse des contaminations qu'ils ont eue afin de comprendre à quel stade elles sont intervenues ? Ont-ils modifié leur méthode de travail afin de supprimer l'origine de la contamination ? Si ce travail n'a pas été fait, les contaminations perdureront, hotte ou pas hotte...
Le petit exercice que je me suis imposé à titre d'illustration de ces propos :
Etape 1. Je prépare et coule les milieux de culture trois semaines avant le semis
Ainsi si une contamination apparaît durant ce laps de temps, je sais qu'elle peut être liée :
- à ma méthode de stérilisation
- à l'étancheité du contenant (joint entre le bouchon et le flacon par exemple)
- à la qualité du "filtre" (mèche de coton cardé par exemple) qui permet les échanges gazeux entre l'intéreiur du flacon et l'extérieur
Cela me fait trois pistes d'amélioration possible et je devrai persévérer dans la poursuite de chacune de ces pistes jusqu'à ce que je n'ai plus de contamination avant d'envisager l'étape suivante.
Etape 2. Je sème
Si une contamination apparaît, je sais qu'elle ne peut provenir que des sources suivantes puisque j'ai éliminé les sources de contamination de l'étape 1 :
- mauvaise stérilisation des graines ou des explants (le départ se fait alors en général sur les graines elles-mêmes, c'est un bon indice)
- mauvais protocole de desinfection des outils utilisés (ais-je bien flambé mes outils à l'alcool, avant de les utiliser ?)
- mauvais desinfection de la surface de travail
- à de mauvais gestes : j'ai croisé mes mains, j'ai fait des gestes brusques ou trop larges, j'ai oublié de mettre un masque, j'ai oublié de me laver les mains, j'ai oublié de les frotter régulièrement à l'alcool, j'ai posé le bouchon/couvercle/capsule l'intérieur vers le haut, je n'ai pas flambé le goulot ni le bouchon/capsule/couvercle avant de refermer la flasque
- environement non sécurisé : fenêtre ouverte, passages intempestifs d'animaux plus ou moins domestiques, de conjoints ou de progeniture provoquant des perturbations de la zone de convection du bec bunsen
Cela fait au moins cinq pistes d'amélioration possibles (je suis à peu près certaine d'en avoir oublié une quinzaine d'autres) et je devrai persévérer dans la poursuite de chacune de ces pistes jusqu'à ce que je n'ai plus de contamination avant d'envisager sereinement l'étape suivante.
Etape 3. Celle de l'émerveillement : ça pousse, cool. Je n'ai pas de contamination, parce que je me suis assurée :
- à l'étape 1. que le contenant, ce qui le bouche et ce qui permet son aération sont parfaitement fiables et ne peuvent en aucun cas être une source de contamination
- et à l'étape 2. que les graines/explants étaient bien stériles, avant de stérilement les introduire dans un contenant stérile.
4. Oh, oh, ça pousse tellement bien qu'il faut que je repique tout ça. Ca signifie à peu de chose prêt de repasser par l'étape 2...
La seule bonne nouvelle de l'étape 4. : on peut se passer de la phase de la stérilisation puisque les protocormes/plantules/explants sont par définition déjà stériles.
Et tout sera à refaire deux à trois fois avant d'ésperer pouvoir exploiter à l'air libre le fruit de ce dur labeur.
Bref, l'in-vitro c'est avant tout un cheminement intérieur, une philosophie oserais-je. En tout cas un art de vivre forcément, tellement que c'est contraignant...
Après quand on maîtrise tout ça, avoir une hotte c'est surtout le confort de pouvoir travailler à une plus grande échelle, et plus rapidement. En revanche, elle ne peut malheureusement pas se substituer à la rigueur d'une bonne méthode de travail.
Voilà, ce que j'en pense moi de la question. C'est un peu comme si on m'expliquait sans avoir appris à le conduire, qu'un avion c'est super pratique pour voler. Le problème c'est que quand on sait pas conduire un avion, au mieux on reste cloué au sol, au pire on s'écrase. C'est un peu fort comme image, mais tu vois l'idée.