On a reçu ça ce matin au labo ....

bien marrant mais hélas parfaitement vrai
LETTRES
Comment tuer la recherche française !
Valérie Trétresse1, François Pillons2 & Nicolas Tsar Kozy3
Résumé.
La recherche française est nulle. Les chercheurs, les techniciens, les administratifs et les étudiants français sont nuls. Il y en a trop. Ils font plein de choses qu’on ne comprend pas et qui ne rapportent rien. Il faut que ça cesse ! Il faut une recherche bling-bling qui aide nos amis à gagner plus d’argent. Nous présentons dans cette lettre une méthode rapide, économique et cruelle pour éliminer la recherche française.
INTRODUCTION
Le constat est simple, il y a trop de chercheurs et de personnels associés, techniciens, administratifs, qui sont pas bien payés mais qui travaillent quand même. Ils sont fous (ou très bêtes) ! Ils exploitent des étudiants, pas bons, qui sont nuls, formés dans de mauvaises universités sans argent. Ils cherchent des choses qu’on comprend pas et qu’on sait pas ce que ça peut rapporter en dollars ou même en euros. Alors qu’il y a des choses faciles à chercher. Par exemple, un emploi, ou encore de l’argent pour faire des bonnes recherches qui nous rapporteraient à nous et à nos amis dans le business. Mais non ! Ils en font toujours qu’à leur tête… De quoi se plaignent-ils, non mais des fois ?
Nous avons donc décidé d’éliminer ces parasites de la société, car ces êtres sont dangereux : ils pensent ! Il fallait des mesures économiques et efficaces. Les voilà !
MATERIEL ET METHODES
Organismes de Recherche
On a plein d’organismes de recherches: CEA, CIRAD, CNRS, INRA, INRIA, IRD, UNIVERSITES…Vous y comprenez quelque chose, vous ? Ca facilite notre job…
Hommes et femmes
On a plein de sigles pour étiqueter les hommes et les femmes de la recherche, BIATOS, CR, DR, ITA, MCF, PR… Et on peut les mettre comme dans les trains en 1ère classe, en 2ème classe et même hors classe…Si on pouvait tous les mettre hors classe, le pied. N’oublions pas les Postdoc, les thésards et les M1 et tous les autres. Ceux là, c’est les mieux car on les paie pas bien et surtout pas longtemps.
Bâtiments
Ils sont vieux en général et bien délabrés. Des fois quand même on fait des efforts et on en a fait des beaux, bien bling-bling et qui brillent. Nos amis aiment bien ça quand même.
RESULTATS
L’ANR une bonne affaire
Il suffisait d’y penser, on donne de l’argent à certains mais surtout pas à tous. Ils courent tous derrière pour leur carrière. Ca c’est une bonne idée : on commence à les diviser. Y’aura des riches et des pauvres…(s’il en reste).
La LRU une plus du tout value !
Ah l’université ! Mettons la au centre du dispositif, rendons la autonome. C’est bien l’autonomie sans argent… Qu’ils se débrouillent ! En plus, comme y a plus grand-chose dans les universités, tous les autres (CNRS, INRA, INSERM…) ils vont avoir peur et ils vont rentrer dans leur coquille (de plus en plus vide). Après, on fait un plan Campus comme ça on continue à les diviser, toujours pareil, il faut des riches et des pauvres pour qu’ils se déchirent. Très très bon ça la LRU. Un coup de maître !
Des Instituts : ça les tue !
Maintenant, passons au CNRS. On dit qu’il y a des bons chercheurs et on les met dans des instituts et on casse ce qui existait avant puisque les bons sont partis. Les autres, ceux qui restent, les mauvais, ceux qui sont pas dans les instituts, on les met sous tutelle. C’est gentil, l’INSERM, l’INRA, l’INRIA et le CEA vont s’occuper d’eux… C’est vrai quoi, la biologie c’est mou et l’informatique, y’a trop d’ordinateurs. La bioinformatique, je vous en parle même pas, c’est pire, ça n’a aucun avenir dans les banques, la construction ou l’industrie.
DISCUSSION
Notre méthode s’est avérée très efficace puisqu’en une année, on a tout bouleversé, tout cassé. On leur donne de moins en moins d’argent mais ils continuent à travailler : ça montre bien qu’ils en avaient déjà trop. Si vous n’avez rien compris à tout ça : les BIATOS, CR, DR, ITA, MCF, PR… le CEA, CIRAD, CNRS, INRA, INRIA, IRD, ne vous en faites pas, ça va disparaître…