C'est une veille histoire qui a commencé lorsque j'avais 4 ou 5 ans à la kermesse de fin d'année de l'école.
J'y avais pour mon plus grand bonheur gagné un poisson rouge.
Il a vécu 2 ou 3 ans dans un bocal assez petit (le pauvre), je pouvais passer un temps infini à le regarder.
Vers 10 ans j'ai eu mon premier aquarium, ce que l'on appelle un aquarium d'ensemble avec différentes espèces de poissons, le bac faisait à peine 60 litres.
Comme j'étais fasciné par la reproduction j'y avais surtout des vivipares, poissons qui naissent directement de la femelle qui garde les œufs en elle jusqu'au jour J.
J'ai dû attendre le divorce de mes parents à 14 ans pour commencer les choses sérieuses, car mon père ne voulait pas que j'aie d'autres aquariums.
Du jour au lendemain on est passé d'un régime totalitaire à fais ce qu'il te plaît du moment que tu ne fais pas de bêtises.
Ainsi je me suis monté dans ma chambre ma première batterie d'aquariums, c'était très laid, je n'avais pas ou peu d'argent, je récupérais chez les vendeurs toutes les chutes de verres invendables et je les assemblais pour en faire un bac, puis avec des planches posées sur un peu ce que je trouvais, j'avais réussi à avoir une dizaines de petits aquariums juste en face de mon lit, un véritable spectacle pour moi.
En plus d'être laid ça faisait du bruit, mais j'étais aux anges, là j'ai commencé à reproduire un peu de tout et mes premiers ovipares, des scalaires.
J'avais tellement de poissons que je les revendais pour pas grand chose dans tous les magasins du coin qui voyaient là l'occasion de se faire du black.
C'est ainsi que j'ai commencé à répondre à des demandes précises, en plus j'avais obtenu de ma mère la permission d'installer un grand bac de 240 litres, immense pour moi à l'époque, dans le salon où j'y gardais la plupart de mes reproducteurs.
Un jour vers 16 ans j'avais échangé quelques poissons de mes reproductions contre mon premier
Discus.
Il vécut peu de temps mais je m'en souviens très bien, j'étais abonné à une revue d'aquariophilie depuis des années et j'ai commencé à étudier sérieusement tout ce qui concernait ce poisson si difficile à garder en vie, avec comme objectif à l'âge adulte d'avoir un aquarium spécifique pour eux.
C'est en arrivant à Montpellier à l'âge de 25 ans que mon rêve se réalisa, je gagnais bien ma vie, c'est cher l'aquariophilie, rien à voir avec l'orchidophilie, et me suis acheté mon premier très grand bac un aquarium de 1.000 litres, que j'avais l'intention de ne peupler que de
Discus.
Je les avais achetés en Allemagne, pas parce qu'on n'en trouvait pas en France, mais je voulais un petit groupe de jeunes issus d'un élevage très connu.
C'est ainsi que j'ai commencé mon aventure avec ce poisson, le bac était réglé pour eux, une eau assez acide, sans calcaire, très peu dure et une température entre 28 et 30 degrés, les poissons ont vite grandi et un an après j'avais une dizaine de jeunes adultes en pleine forme.
Ce sont des poissons grégaires un peu comme les loups, dans le groupe il y a un couple dominant et les autres, j'ai pu observer plusieurs pontes, ce qui pour l'époque était déjà très bien, seuls de rares passionnés avaient réussi la reproduction de ce poisson en captivité et, pour cause principale, il s'agit de celui se rapprochant le plus des mammifères, le couple n'allaite pas bien sûr, mais les larves une fois leur sac vitellin résorbé sont tellement petites avec une bouche minuscule alors que le poisson pourtant fait environ 18 à 20 cm à l'âge adulte, qu'elles sont incapables d'absorber même la nourriture la plus fine comme des infusoires.
Ce sont les parents qui nourrissent les larves la première semaine, pour ce faire ils produisent, si les conditions sont bonnes, un mucus qui émane de leur corps et dont les larves se nourrissent exclusivement.
J'ai donc passé quelques années à voir des pontes, puis des larves mais je n'arrivais jamais à les faire grandir, il faut beaucoup de connaissances ou de chance pour réussir leur reproduction de l'œuf à l'âge adulte.
C'est en arrivant à Lunel à l'âge de 29 ans que je réussi enfin ma première reproduction d'une dizaine de jeunes étant arrivés à l'âge adulte.
Le temps passa et à 47 ans j'ai connu ce qu'on appelle un accident de la vie, je vous passe les détails toujours est-il que je me suis retrouvé sans travail, ne sachant plus quoi faire de ma vie.
Ce sont les
Discus qui m'ont ramené dans le monde des vivants, j'étais alors pas mal nanti sans travail, mais en tant que cadre j'ai gardé grâce à ma convention collective mon salaire intégral en tant qu'invalide, que je vais toucher jusqu'à la retraite.
En très peu de temps je me suis retrouvé avec des aquariums dans le salon, dans mon bureau et dans ma chambre pour un total d'environ 3000 litres, précisément là où je cultive à présent les orchidées.
J'ai acheté des
Discus un peu partout à travers le monde et pendant 10 ans je me suis adonné à l'élevage que je réussis pleinement à de très nombreuses reprises.
Je faisais partie d'une association avec un forum payant, ça ne se fait plus maintenant, quoi que je pense qu'il existe toujours, bien qu'au fil des ans il y avait de moins en moins de monde.
Mais c'était là l'occasion pour moi de parler
Discus bien que contrairement à l'orchidophilie, j'en veux pour preuve notre forum, les secrets restaient bien gardés.
Voici quelques photos avec lesquelles je vais essayer de vous faire vivre la passion d'un éleveur de
Discus.
D'abord on commence avec des adultes, les jeunes sont très fragiles et savoir les faire grandir pour en faire de beaux
Discus à l'âge adulte s'acquiert au fil des ans.
Ensuite il faut obtenir un couple qui s'accorde bien ; ce sont les poissons qui se choisissent, pas l'éleveur.
Après, si les paramètres de l'eau le permettent, les poissons isolés dans un petit bac d'environ 60 litres vont pondre. Il faudra, c'est pas évident, que les œufs soient bien fécondés.
À ce stade, pendant le développement des œufs, durant trois jours le couple les évente.
Si ce sont de bons parents et que l'eau est restée stable durant ce temps, les larves éclosent et les parents les regroupent sur le cône de ponte.
Encore environ trois jours pour que le sac vitellin se résorbe et c'est la nage libre.
Moment très délicat où l'on perd énormément de portées, car les parents doivent être prêts à nourrir les jeunes au moins une semaine.
Pour ce faire, ils produisent un mucus qui doit être suffisamment important pour que les jeunes restent sur les parents pendant cette fameuse semaine très délicate.
Certains couples refusent toute nourriture pendant ce temps et il n'est pas rare que l'effort qu'ils fournissent à ce moment leur coûte la vie.
L'éleveur, après une semaine et avant un mois, sépare le couple des jeunes en le retirant et en les laissant dans le bac où ils sont nés, et prend le relais pour nourrir la portée.
Dans l'idéal on commence à nourrir les jeunes avec des nauplies d'artémias dès la première semaine, ce sont de toutes petites crevettes que l'on fait éclore chez soit.
Quand le ventre des jeunes est bien rose, le couple peut retourner dans le bac d'ensemble.
Le plus dur est fait concernant les adultes, maintenant c'est tout un art de savoir nourrir les jeunes, il ne faut pas qu'ils aient faim, pour ça on donne à manger un peu toute la journée en contrôlant les paramètres de l'eau afin d'éviter une montée de nitrates, voire pire de nitrites, ce qui serait mortel pour les jeunes.
Pour faire de beaux
Discus à l'âge adulte, il ne faut pas que les jeunes tombent malade la première année, où savoir régler le problème très vite car tout retard de croissance nuit énormément à l'harmonie du poisson adulte.
Pour fixer une souche on peut reproduire des adultes d'une même portée, mais pas trop car il n'y a rien de plus laid qu'un
Discus de petite taille, ce qui arrive toujours si on ne réintroduit pas de sang neuf dans la souche.
Voilà, j'arrête là, ça m'a pris des heures pour faire ce post, j'espère avoir été assez compréhensible.
Maintenant que j'ai reproduit ce poisson en masse et que j'en ai fait le tour, je me retrouve comme au début avec des poissons rouges, mais dans un bassin de plus de 10.000 litres.
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