Avec les
Masdevallia et
Dracula, plus qu'avec d'autres plantes d'altitude (les
Promeanaea peut-être aussi), il faut absolument leur offrir des maximas modérées (autour des 20º C) avec un répit thermique en phase sombre, + une hausse importante d'hygrométrie.
La plus grande difficulté apparaît quand ces critères ne sont pas suivis.
Stressées par la chaleur, elles entrent dans un thanato-processus de la même manière que des Phal. le feraient sous de basses températures.
D'abord on observe des crevasses sur les feuilles, qui deviennent marron ou noir avant la chute de la feuille. À ce moment, il est déjà très compliqué de remonter la pente. Car un stress contreproductif facilite l'entrée en scène des indésirables bactéries et champignons qui se feront un plaisir à manger la plante.
Ces accidents sont fréquents en basse altitude (litoral méditéranéen et arrière-pays en dessous de ~800 m p. ex.), où les nuits estivales sont trop chaudes pour bon nombre de montagnardes.
Je pense qu'au dessus de + 25º C jour et + 15º C nuit, on entre dans une zone dangeureuse pour les Masd. andines.
Puis ça ne sert à rien de faire monter l'hygrométrie tant que les températures sont hors plage de confort. Au contraire. Cela revient à vouloir transformer votre plante de climat tempéré ou froid, en une plante de climat tropical ou équatorial humide.

Contrairement à beaucoup de Catt. de montagne (
Soph. coccinea, L. jongheana p. ex.) les Masd. sont habituées à des maximas et minimas relativement stables tout au long de l'année.
La solution pour concilier une passion dévorante et un climat estival innadapté est la culture en cave ou au frigo. Ambiances soigneusement contrôlées.
Je ne sais pas ce que ça donne de passer ces plantes de + 20 ou 25º C à 5º C dans un intervalle de temps très court (le temps douvrir un porte de frigo). Je trouve le procédé un peu brutal (choc thermique). Mais comme l'a si bien dit Poulpy; "foutu pour foutu"...
Pour information, un climat andin (tempéré ou froid) peut connaître des chutes thermiques maximales de ~20º C en une heure*, ce qui correspond [(5x20/60)] à environ -1,6º C de chute à chaque 5 minutes. Je précise que ces dégringolades partent toujours de températures maximales modérées (de + 25 à + 5º C p. ex.).Le plus convenable serait de prévoir un espace permanent, pour la belle saison venue, y loger masdé. Donc un éclairage et un timer sont à prévoir.
Produire du froid dans un système chaud coûte d'autant plus cher en énergie, que le volume associé est grand. Grandes plantes => grand. volumes = $$$. A moins que vous soyez l'heureux propriétaire d'une cave isotherme.
Pour terminer, le climat andin tempéré ou froid connaît de faibles amplitudes thermiques diurnes. De l'ordre de 5º C max tout au long de l'année. Les maximas se situent rarement au delà de + 25º C, le minimas rarement en dessous de + 3º C.
Ce modèle climatologique incroyablement stable se situe très loin des amplitudes de 30º C ou plus, connues dans le modèle méditérrannéen.
Ceci ne veut pas dire que cultiver ces plantes, hors contexte climatique, ne soit pas faisable. C'est juste plus coûteux.
Tout ce charabia pourrait permettre de comprendre pourquoi les vosgiens ont plus de succès que les marseillais dans la culture desdites.