Un des meilleurs cultivateurs au monde de ce type de dendros était le regretté Artur Elle, trop tôt disparu, de Hambühren (Allemagne). Voici la traduction de la notice qu'il fournissait à ses clients avec chaque plante, notice inspirée des conseils de culture de «l'inventeur» de ces hybrides, le Japonais Jiro Yamamoto. Donc éléments de toute première main !
"Préambule : Les professionnels qui cultivent les orchidées pour la fleur coupée ou qui vendent leurs orchidées fleuries en pots aux fleuristes et aux amateurs devraient s'intéresser sérieusement à cette catégorie de plantes. Leur culture est simple, les hybrides actuels sont très florifères et toujours extraordinairement attrayants, et la palette des couleurs est incroyablement variée. Des couleurs tristes, telles qu'on en rencontre encore chez les hybrides de Paphiopedilum et de Cymbidium, il n'y en a pas ici ! Les Dendrobium nobile hybrides japonais sont génétiquement prévus pour durer, en fleur coupée ou en plante, aussi longtemps que les deux genres que nous venons de citer.
Culture : La floraison tombe de décembre au début d'avril. Les jeunes plantes sont à rempoter chaque année, les plus âgées tous les deux ans. On rempote tout de suite après la floraison. Les petits pots de terre cuite peu profonds sont à recommander. Conviennent mal les pots manquant de porosité et les pots de plastique. Pour le choix du compost il y a plusieurs possibilités. Jiro Yamamoto et nous-même ici à Hambühren utilisons le mélange de deux tiers de sphagnum et d'un tiers de styropor. Un bon drainage est une chose importante. Donc mettre au fond des pots au moins un quart de leur hauteur de tessons ou de gros morceaux de styropor. Après l'empotage, les plantes seront placées dans un endroit où elles recevront peu de soleil direct. Pendant une période d'une quinzaine de jours on n'arrose pas ou seulement très peu, afin que les plantes émettent de nouvelles racines. Après cette période, la quantité d'eau que les plantes recevront est augmentée, et aussitôt que les racines se développent les plantes sont mises dans un emplacement plus éclairé. C'est l'arrosage qui est le problème le plus délicat. L'eau n'est pas bien chère et toujours à portée de main, d'où cette maudite tentation d'arroser ces pauvres dendros quand il n'y a pas lieu ! Ces plantes ont des réserves, ce sont les chameaux du règne végétal, à côté des succulentes ! La quantité d'eau est à moduler selon le lieu, la température, la lumière. A partir de mars, dès que les températures augmentent, l'arrosage doit aussi augmenter. Même comportement pendant les mois suivants, à ceci près que la quantité d'eau est à régler au jour le jour en période de temps chaud. A partir de septembre nous réduisons les arrosages, et dès la mi-octobre nous n'arrosons plus qu'une fois par semaine
Engrais : En mars, avril et mai, utiliser un engrais complet tous les quinze jours, en juin et juillet trois fois par mois. En août, septembre et jusqu'au début d'octobre engraisser de nouveau deux fois par mois, mais uniquement avec de l'engrais sans azote, et seulement à 0,5 pour mille, ne jamais dépasser cette concentration. En automne et en hiver il n'est plus donné d'engrais. Les dendrobes sont des enfants du soleil, donc donner toujours beaucoup de lumière, n'ombrer que dans la limite de 30 % du rayonnement pendant les mois les plus chauds. A partir de fin septembre, ne plus ombrer. Donner toujours beaucoup d'air, sans courants d'air. La clé d'une bonne production de fleurs est celle-ci : beaucoup de soleil est une absolue nécessité, éviter d'ombrer sans raison ! A partir de la mi-septembre, réduire la température et arroser peu, afin d'initier la formation des boutons. Celle-ci est très nettement facilitée si l'on place ou suspend les plantes en plein air, dès le mois d'août, sans aucun ombrage chaque fois qu'on le peut. Rentrer les plantes seulement quand la température extérieure est de 0°. A ce moment, la plupart des plantes montrent déjà leurs boutons. Mais prudence alors avec les températures ! L'augmentation doit être très graduelle. Une semaine vers 10°, la suivante de 12 à 14°, la suivante 17-18°, rester alors à cette température, ce n'est qu'après la floraison qu'on atteint les 20-22°. Une période de repos n'a qu'un rôle plus ou moins négligeable. La mise en boutons sûre et certaine ne se produit qu'à la condition d'un bon abaissement de température en automne, quand les bulbes ont achevé leur croissance. Tous ces petits soins valent la peine qu'on les prenne, même si l'on n'a qu'une plante, car les hybrides de Dendrobium nobile sont réellement les plus merveilleusement colorées des orchidées tropicales !".
Quelques réflexions à prendre en considération : 1. Ces plantes sont gélives, ne pas les laisser, si brièvement que ce soit, au-dessous de 0°, elles ne survivraient probablement pas. 2. Pour la France, les indications données par Artur restent parfaitement valables au nord de la Loire. Plus bas, attention, le soleil est quand-même plus fort, il pourrait éventuellement brûler vos plantes ! Pour la Belgique aucun problème, bien sûr, le Canada probablement aucun non plus, mais pour la Suisse je ne suis pas sûre, c'est presque un pays du Sud, surtout maintenant que les glaciers se mettent à fondre ! Il faut sans doute juger au cas par cas. Yvette
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Dernière édition par michelangelo le Ven Jan 16, 2015 11:28 am, édité 5 fois.
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