Ingénieur agronome, j'ai bossé durant 10 ans dans le domaine de l'expé phyto en arboriculture et je pense ne pas être un ignare sur le sujet.
Les produits systémiques dont parle Paul, c'est bien gentil mais ça flingue tout... Sur tous les aphicides chimiques que j'ai été amené à tester, je n'en ai JAMAIS vu un qui n'avait pas d'action secondaire sur l'entomofaune auxiliaire ! OK, on élimine les pucerons et autres indésirables mais par la même occasion on flingue les larves de coccinelles (qui par ailleurs ont déjà suffisamment affaire avec la tristement célèbre coccinelle asiatique), les chrysopes, les hémérobes et j'en passe (y compris les acariens auxiliaires genre
Typhlodromus pyri). Même les oiseaux (Mésange charbonnière) avaient une productivité (nbre de jeunes menés à l'envol) significativement inférieure à ce que j'observais dans un verger bio !
Et oui, il y a des solutions alternatives qui fonctionnent ! Si tant est que l'on raisonne quelque peu avant d'appliquer un produit alternatif. Appliquer du purin d'ortie, du savon noir ou autres produits quand l'attaque est déjà déclarée, c'est (passez moi l'expression) pisser dans un violon
Par contre, avec des mesures préventives combinant la gestion de l'environnement (favoriser la présence d'auxiliaires en leur offrant des zones refuges) et l'application de produits alternatifs en préventif (avant que l'attaque ne soit déclaré), on arrive à obtenir d'assez bon résultats tout en préservant le patrimoine naturel. Vis à vis des pucerons, j'avais obtenu d'assez bon résultats avec des pulvérisations d'argile kaolinite ou de bicarbonate de potassium (attention, c'est pas celui que vous utilisez quand vous avez la digestion difficile), les efficacités atteignant jusqu'à 70% par rapport à des témoins non traités.
Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'un produit alternatif ne peut se substituer à un systémique ou un contact que si l'on observe en finesse ce qui se passe au niveau du cycle de vie des parasites (d'où l'importance de connaître leur biologie) et du végétal et que si l'on prend en compte également ce qui se passe dans l'environnement proche. Pour les pucerons, certaines espèces remontent sur le végétal qu'elles vont infester au printemps dès la fin de l'été. Si vous ne connaissez pas cet élément de la biologie, c'est sûr qu'au printemps, vous risquez d'avoir de mauvaises surprises et que le recours à un systémique risque d'être la seule solution !
Tout ça pour dire que les produits alternatifs ne sont pas tous de poudre aux yeux et que utilisés à bon escient, ils peuvent très bien fonctionner

En plus, le hic avec l'utilisation des insecticides, fongicides ou herbicides par les particulier, c'est que bien souvent il y a surdose (mettons en un peu plus, ça marchera surement mieux !). Rien de tel pour, à court terme, larguer dans la nature plus de vacheries qu'elle n'en supporte déjà et, à long terme, éventuellement favoriser l'apparition de résistances chez les parasites.
Désolé pour ce laïus probablement trop long mais je ne pouvais que "bondir" à la rédaction de certaines contre-vérités.
Bien à vous
Natthi