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"La Femme en Birmanie (Myanmar) [04-2000]
> Les chiffres clés
Femme birmane Depuis 1988, année du coup d'état de la junte militaire contre le parti démocratique conduit par Daw Aung San Suu Kyi élu par un vote, la Birmanie est le théâtre de multiples violations des droits humains. Plus de dix ans d'esclavage pour les femmes birmanes…
Le gouvernement mène une guerre sans merci contre les deux groupes armés d'opposition, le KNU (Union Nationale Karen) et le KNPP (Parti National Progressiste Karenni). Pour organiser ses manœuvres militaires et ses offensives, la junte a besoin de logistique. Pour se faire, des femmes seraient non seulement contraintes au portage forcé, mais aussi utilisées comme boucliers humains lors des attaques et pour le divertissement sexuel des soldats, ce qui se traduirait par des viols, parfois collectifs. La situation des femmes birmanes dans ce conflit armé est des plus catastrophique. Certaines d'entre elles ne peuvent aller au terme de leur grossesse ou de leur allaitement à cause de leur enrôlement dans l'armée par les militaires… Des femmes sont déplacées à l'intérieur du pays, d'autres se réfugient hors des frontières du Myanmar, au Bangladesh, en Inde ou encore en Thaïlande où elle sont forcées de se prostituer.
Bien que la prostitution constitue, en Birmanie, un délit passible de trois ans de prison, le marché du sexe est florissant avec des conditions sanitaires déplorables. Certaines familles pauvres, vendent leur fille afin d'éponger leurs dettes. Cette forme d'esclavage sexuel recouvre aussi les situations où les filles et les femmes se trouvent contraintes au mariage ce qui laisse libre cours, là encore, à toutes formes de violence sexuelle.
Malgré cela, le gouvernement birman a adhéré à la Convention sur les femmes. Il a également inclus la violence domestique à son Plan d'Action National pour la Promotion de la Femme. Cependant, rien n'indique, à ce jour, que le gouvernement considère la violence familiale comme une atteinte à l'intégrité des femmes ni que des mesures aient été prises pour endiguer ce problème. De toutes façons, lorsque nous examinons de plus près les orientations politiques du gouvernement, nous ne pouvons que constater l'absence radicale de ministère de la protection de la femme, d'organisations indépendantes des droits des femmes, de toute infrastructure capable de venir en aide aux femmes maltraitées et exploitées…
Paradoxalement et d'une manière générale, les femmes birmanes bénéficient d'un bon niveau scolaire qui contraste avec le manque de reconnaissance qu'elles subissent dans la société : salaire inégal, exploitation dans le travail… Par ailleurs, aucune d'entre elles n'occupe de poste dans le gouvernement actuel : elle sont écartée de tout pouvoir de décision.
En tout état de cause, la Birmanie a renoué avec les pratiques esclavagistes à l'égard des minorités et en particulier des femmes… Et dire que certains grands trusts français financent la junte militaire pour garantir leur implantation économique !"
Qui a dit que la société évoluait ?
