Je suis domicilié à quelques km du biotope de la
S. coccinea.
Malgré ce, je n'héberge qu'un seul exemplaire de l'espèce.
Alors
S. coccinea était autrefois le nom de nombre de
Sophronitis écarlates de la
Serra do Mar. Les temps changent, aujourd'hui la mode veut qu'on les appelle toutes par
Cattleya, avec des hachages de plus en plus fins en fonction de leur provenance et de leur période de floraison. De
mantiquerae à
riograndensis 
on est servi.
Côté habitudes de vie...
Ce sont des plantes à pseudoB et feuillage crasso-coriacé, ce qui indique qu'elles s'en servent à un moment où à un autre (voire tous les jours

) dans leur habitat naturel.
Après les observations
in situ, j'ai pu voir que les plus belles plantes sont toujours très exposées à la lumière et au vent, sur des arbres ou arbustes à feuillage persistant, sur des versants offrant un éclairage hivernal plus direct que l'estival.
On les retrouve aussi à l'ombre, mais ces exemplaires ont un développement et des fleurs très moyens-.
Par ailleurs, elles se portent mieux sur les arbres portées par les plans inclinés. Et là on revient à la phrase au dessus. Ces arbres poussent par "étages", de sorte que celui du plan inférieur ne gêne presque pas l'éclairage de celui du plan supérieur. Cette configuration 'géo-végétative' permet une excellente pénétration des rayons lumineux en hiver (hémis. Sud), quand les rayons solaires ont un angle d'incidence diagonal orienté N->S. En été, la chose s'inverse jusqu'au plan diagonal orienté S->N, et là le
S. coccinea est plus protégé par le feuillage de son arbre et celui de l'arbre situé au dessus du sien.
Attention tout de même avec le terme fort éclairage en culture. Comme chez
Dendrobium nobile, le
S. coccinea peu être exposé au soleil direct HIVERNAL, mais dès que le printemps arrive, la limite entre les rayons qui brûlent et ceux qui ne brûlent pas, devient difficile à distinguer. Pour cela, il vaut mieux moins que trop. Donc en culture un filtre est obligatoire.
Pour les
S. coccinea... Ils débutent leur développement végétatif mi-été (chaud et humide) et calent la floraison entre la fin automne et fin hiver (froid et sec).
Curiosité curieuse... Les fleurs rouges sont dans leur majorité pollinisées par des oiseaux. C'est le cas du
S. coccinea, qui attire plus d'un oiseau nectarivore (trochilidés = colibris et coérébidés =
Coereba flaveola) avec ses charmes "m'a tu vu".
En 2012, à la même période, j'ai eu le malheur de laisser la porte de mon orchidarium ouverte en journée, un colibri y est entré et a fait du beau boulot, pollinisant la totalité des fleurs de ce
S. coccinea !
Une photo du travail en 2012

Pour revenir au spécimen hébergé...
Il m'a été offert par ma doudou il y a quelques années de ça, en cadeau d'anniversaire.
Il était dans un pot en terre, dans un mélange de charbon, granit et sphaigne.
Celui-ci bourgeonne en janvier pour ne fleurir qu'en juillet/août.
Comme les ex
Hadrolaelia et autres
Hoffmannseguella (je n'ai jamais vu autant de consonnes

) les
Sophronitis ne portent pas de spathe, et ont une induction florale plus délicate à gérer.
Cette photo date de mai 2013.

Des contrariétés luminiques, hydriques, rempotages à ce stade de développement, provoquent un avortement facile du mini-bouton déjà caché dans le pli de la feuille.
J'ai mis quelques années pour me décider à le monter sur plaque.
Comme je suis dans le spot de ces merveilleuses miniatures, je l'ai fait sans difficultés il y a environ 10 mois.
La plante a été retirée de son pot, le vieux substrat enlevé et remplacé par quelques débris de charbon de bois, granit et éclats d'ipê.
J'ai fait un trou dans la plaque (ipê), puis, évitant de toucher aux racines, je l'ai fixée, traversant la motte de racines par le trou de la plaque.

On peut apercevoir les anciens contours du pot dans lequel cette plante a été vendue.
Malgré le choc et un enracinement timide sur ce nouveau support, elle a produit 11 front-bulbs avec un avortement de bouton (séchage de bractée, pliage de la feuille et emprisonnement du bouton).
Les fleurs, cette année sont un peu plus petites qu'en 2012 et dans l'ensemble elle n'a visiblement pas trop souffert.

Cette plante produit des fleurs de bonne taille par rapport au standard, avec une forme générale plutôt pleine, de bonne consistance. Mais côté planéité, dont l'aspect attendu est un plan parfait (pétales, sépales), elle laisse un peu à désirer.
fleur de 2103

A titre de comparaison, voici une fleur sénescente de 2012, de la même plante, pollinisée par M. colibri.
Ce petit monstre peu aller au-delà de cette taille (7 cm envergure). En tout cas c'est mon pari

Les fleurs s'ouvrent ridiculement petites et tordues. Puis à deux jours de l'ouverture, elles sont planes. La fleur continue à se développer jusqu'au cinquième ou sixième jour, augmentant de taille et devenant moins écarlate.
Sur le premier plan, notez deux fleurs de taille et aspect différent. Celle du fond est encore jeune et se développera encore pour se "tordre" comme la première.

Pendant cette maturation, les pétales souffrent d'une croissance non homogène, ce qui induit une petite déformation du plan initial.